Retour d'expérience stagiaire AFIB

Interview Céline BOBINO - Ingénieure biomédicale - CHU de TOURS - ancienne stagiaire financée par les bourses AFIB

Joel DELODE : Céline peux-tu te présenter brièvement et décrire l'établissement dans lequel du travail ?

Céline BONINO : Je suis l'une des 4 ingénieurs biomédicaux du CHRU de Tours. J’ai notamment en charge les blocs opératoires, l'imagerie interventionnelle et les échographes. Nous avons près de 1600 lits MCO répartis sur 3 sites principaux dont un dédié à la pédiatrie.

JD : Céline, je me suis permis de te contacter car tu fais partie des premiers étudiants qui ont réalisés un stage de fin d'étude gratifié par l'AFIB en 2018. Peux-tu nous rappeler l'équipe qui t'avait accueillie et le sujet sur lequel tu avais travaillé ?

CB : Je travaillais sous la tutelle de Nicolas VILLAUME à l'hôpital Henri MONDOR à Créteil. Je devais définir le plan d'équipement relatif à un nouveau bâtiment dédié aux réanimations et aux blocs opératoires qui a ouvert en 2020 en prenant en compte l'existant ainsi que les nouvelles technologies qu'il serait possible d'implanter par la suite (robotique, IA, vidéo management).

JD : Qu'as-tu retenu de cette expérience ? En quoi celle-ci a eu un impact dans le choix de carrière que tu as fait à la fin de tes études ?

CB : Cette expérience m'a permis d'appréhender le métier d'ingénieur biomédical hospitalier, les différentes compétences requises ou appréciées ainsi que le contact avec de multiples acteurs du secteur hospitalier. Ce stage était une manière pour moi de confirmer ma volonté de travailler à l'hôpital, voie dans laquelle j'ai continué dès la fin de mon stage.

JD : Pour l'établissement qui t'a reçu, penses-tu que c'était aussi une expérience intéressante ?

CB : A voir avec mon tuteur de l'époque mais je pense avoir pu aider l'équipe biomédicale à avancer sur certains sujets qui mobilisent beaucoup de temps.

JD : Comme tu le sais, nous avons du mal à gratifier plus de 5 stages de fin d'étude par an alors que nous avions prévu d'en financer 10 !!! Les raisons semblent multiples mais il est difficile de trouver des collègues prêts à accueillir un stagiaire. Comment expliques-tu cela ? Comment peut-on convaincre nos collègues de l'intérêt d'accueillir des stagiaires  pour leur établissement et pour la profession ?

CB : Il y a plusieurs problèmes qui peuvent nous freiner. Parmi eux, le temps à dédier au stagiaire. Notre métier est prenant et le temps est précieux. Il faut donc trouver le juste équilibre entre le suivi du stagiaire et le gain de temps que sa mission doit nous apporter. En plus de ça, le stage durant 6 mois, il faut avoir un sujet assez important pour que le stagiaire puisse prendre ses marques et avancer, mais il faut également avoir les moyens de l’accueillir (bureau, PC, DECT, etc...).

Par contre, je suis convaincue que ce stage est un vrai plus pour notre profession. Nous n’avons pas de « formation » en début de carrière. Ce stage permet à l’étudiant d'observer la pluridisciplinarité de notre fonction, ses enjeux, sa pratique, etc...

Il ne faut pas oublier qu’un stagiaire sortant de ce programme sera rapidement opérationnel sur son poste puisqu’il aura déjà eu l’occasion d’observer longuement le fonctionnement d’un service biomédical.

JD : J'espère que nous pourrons nous rencontrer sur les prochaines journées d'ingénieries biomédicales qui auront lieu à Lille du 28 au 30 Septembre ?

CB : Oui, avec grand plaisir!