Interview Resahoc

Interview Pr. D. GNONLONFOUN par Farid BENHAGOUG (Membre du Cercle International AFIB

 

Pourriez-vous vous présenter et présenter votre organisation, le RESHAOC ?

Je m’appelle Dieudonné GNONLONFOUN, professeur de Neurologie, Directeur Général du Centre National Hospitalier et Universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou et Secrétaire Exécutif du RESHAOC.

Le RESHAOC est le Réseau des Hôpitaux d’Afrique, de l’Océan Indien et des Caraïbes. Il est créé en 1996, à Ouagadougou au Burkina Faso, lors des Rencontres Hospitalières. Son but est de favoriser la communication et d’encourager les échanges en vue de permettre la mise en place d’un réel partenariat technique et scientifique entre les différents acteurs hospitaliers de la zone géographique couverte par le réseau. Il compte 17 pays et 123 hôpitaux membres.

 

Le RESHAOC va organiser cet automne, du 24 au 26 octobre, un colloque international sur le thème des défis et des enjeux de la gestion des équipements médico-techniques dans les établissements de santé africains. Comment est venue l’idée d’organiser ce colloque ?

Depuis de nombreuses années, l’importance de la gestion biomédicale hospitalière a été perçue par le RESHAOC, qui avait organisé en 2003, des journées hospitalières sur la maintenance des équipements biomédicaux. Ces assises organisées à Bamako (Mali), avaient permis de définir les grands axes stratégiques et opérationnels de la maintenance biomédicale et hospitalière en Afrique. Cependant, près d’une vingtaine d’années plus tard, malgré certaines avancées observées dans la plupart des pays membres du RESHAOC à travers la création de services de maintenance dans les hôpitaux de référence, force est de constater que les équipements (et infrastructures associées) sont encore négligés faute d’une gestion organisée et structurée des équipements médicaux et d’un système de maintenance adéquat et adapté à l’évolution technologique actuelle. Cela entraîne des conséquences non seulement, sur la disponibilité et la qualité des équipements et services rendus, mais également sur le budget en termes de pertes de recettes ou de manques à gagner. Le défi de la gestion des équipements médico-techniques reste donc majeur.

Le RESHAOC bénéficie de subventions de la FHF par délégation de l’AFD (Agence Française de Développement), dans le cadre de la 3ème édition du Projet Réseau et Partenariat Hospitalier, (PRPH3), pour mener des actions d’amélioration de l’offre de soins dans ces territoires.

C’est ainsi que lors de l’élaboration de son plan stratégique 2022-2024, les 28 et 29 avril 2022 à Cotonou, il a été prévu l’organisation d’un colloque sur la gestion des équipements médico-techniques des établissements hospitaliers des pays membres du RESHAOC. En effet, la qualité des soins et services, de plus en plus exigée par les malades, requiert la disponibilité d’un équipement de qualité. Cette disponibilité permanente est notamment conditionnée par des acquisitions d’équipements médicaux de qualité adaptés aux besoins cliniques et au contexte (ressources humaines, financières et logistiques) et la maintenance efficace qui s’en suit. C’est pourquoi, se basant sur un constat partagé des difficultés en matière de gestion des équipements médicaux d’une part, et sa volonté de continuer à appuyer les établissements hospitaliers de pays concernés dans ledit domaine d’autre part, le RESHAOC souhaite organiser ce colloque international sur le thème : « Gestion des équipements médico- techniques dans les établissements de santé africains : Enjeux et défis », du 24 au 26 octobre 2023, au Palais des Congrès de Cotonou (BENIN). Ce colloque dénommé 1ère journée biomédicale du RESHAOC (JBR), s’organise en présentiel et en visio-conférence avec l’appui important des partenaires comme la Fédération Hospitalière de France (FHF), l’ONG Humatem et l’Association Française des Ingénieurs Biomédicaux (AFIB).

 

Comment vont se dérouler les Journées Biomédicales du RESHAOC ?

Le congrès se déroule sur 2 jours.

La première journée est composée de séances plénières avec la participation de toutes les catégories professionnelles attendues, ingénieurs et techniciens biomédicaux, directeurs d’hôpitaux, médecins, personnels soignants, enseignants en formations biomédicales, fournisseurs.

La deuxième journée fera l’objet de tables-rondes, de séances de restitution, d’espace posters, espace exposants, formation fournisseurs. Elle favorisera les échanges entre professionnels.

La troisième journée, sur invitation, à l’initiative du Comité d’organisation internationale, sera consacrée à l’élaboration des préconisations et de la feuille de route du Reshaoc pour l’amélioration de la gestion des équipements médicaux en Afrique.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur les thématiques qui seront abordées lors des Journées Biomédicales du RESHAOC ? Quel est le public attendu (intervenants / participants) ?

Le programme scientifique est en cours de finalisation. Il sera riche et donnera la parole à un large panel d’acteurs biomédicaux et de professionnels de la santé ou de l’enseignement. Ce congrès doit répondre à leurs préoccupations, mettre en lumière les avancées et initiatives en cours et couvrir l’ensemble des leviers identifiés comme participant à l’amélioration de la gestion des équipements médicaux.

 

Quels sont les objectifs et quelle est l’ambition de ces 1ères Journées Biomédicales du RESHAOC ?

L’objectif général de ces JBR est d’assurer la disponibilité et la fonctionnalité des équipements biomédicaux pour une amélioration et une continuité des soins de qualité offerts aux populations. Plus spécifiquement, il s’agira pour nous de susciter l’engagement de tous les acteurs en lien avec les équipements biomédicaux des autorités aux soignants en passant la direction des établissements. Un cadrage institutionnel de la gestion des équipements biomédicaux en Afrique sera certainement nécessaire

 

Pourquoi dois-je participer en présentiel à ces JBR à Cotonou ?

Nous vous invitons à Cotonou en automne prochain, non seulement à cause de l’importance du thème à développer à travers la densité du programme scientifique (également proposé en visioconférence), afin d’être sensibilisé à la situation Africaine et ouvrir éventuellement des appétences pour des missions futures de coopération biomédicale internationale.

Mais aussi pour l’aspect culturel, un programme social sera mis à la disposition des participants pour mettre en valeur les attraits touristiques dont regorge le Bénin.

 

Que pensez-vous du métier biomédical dans les hôpitaux africains ?

Le métier biomédical n’est pas encore très bien connu en Afrique, en tout cas dans les hôpitaux de l’espace couvert par le RESHAOC. Très peu d’hôpitaux dispose d’un service de maintenance. Ce métier, malheureusement n’est pas valorisé, ni par les acteurs de soins, ni par les responsables d’hôpitaux. D’ailleurs l’un des buts de ce colloque international, est d’amener les uns et les autres à une meilleure reconnaissance du rôle fondamental des techniciens et ingénieurs biomédicaux dans l’ensemble du processus de gestion des équipements médicaux dans les hôpitaux africains.

 

Vous allez être intervenant aux journées de Bordeaux ?

En effet, le RESHAOC participera, en septembre, au congrès organisé par son partenaire AFIB (représentée par AF.BENHAGOUG, vice-président du comité scientifique des JBR). Nous serons à un mois du colloque international du RESHAOC et il sera intéressant pour nous d’évoquer la genèse des 1ères journées biomédicales du RESHAOC au Palais des Congrès de Cotonou, le concept innovant de regards croisés interprofessionnels, mais surtout s’attarder sur la méthodologie collaborative qui caractérisent l’organisation de ce congrès.

Merci…..